Les ruines du Tikkun (7100 - 7500)
À l’aube d’une nouvelle ère, à la suite de la Seconde Brisure, la Création se retrouve dans un état de ruine quasi totale. Les élohim survivants doivent tout reconstruire. Ceux qui ont connu l’Âge d’or, voire l’aube du Tikkun, portent le poids d’un échec écrasant : leurs efforts millénaires semblent anéantis, et la séparation d’EL fait planer la menace permanente de la mort absolue.
Dans ce contexte, les Fitz survivants cherchent à s’imposer comme figures de leadership au sein des royaumes détruits. Cette volonté engendre rapidement des conflits territoriaux et politiques : les domaines se fragmentent et chaque dynastie revendique la légitimité de gouverner. Les anciennes institutions se reforment sous des noms et des prérogatives héritées, Écclésia, Institut, Ministère, chacune proclamant incarner le véritable renouveau. Mais sans les Trônes, mystérieusement disparus, et avec un réseau d’EL réduit à l’état de vestige, la communication, la coordination et la surveillance deviennent impossibles. Le résultat est un état de chaos chronique qui s’installe dans les lambeaux de la société élohienne.
La question des ressources devient cruciale. Les stocks de cristal, nécessaires à la reconstruction et à la production d’azohim, sont désormais au cœur des rivalités. Les vertus de Sandalphon s’efforcent d’assurer une distribution équitable entre royaumes, mais les dissensions politiques et la corruption entravent sans cesse les chaînes d’approvisionnement. Les expéditions minières, encore menacées par les séquelles de la guerre et par les incursions démoniaques, demeurent extrêmement périlleuses.
La situation des azohim est particulièrement dramatique. Leur nombre, réduit à une poignée, fait d’elles un enjeu vital et un objet de convoitise. Dans plusieurs royaumes, des bandes armées envahissent les nids pour les capturer et les contraindre à engendrer de nouveaux élohim. Ces pratiques, contraires aux principes fondateurs du Grand Dessein, illustrent la déchéance morale de cette période.
Face à ces dérives, une partie des Fitz parvient finalement à s’unir. Prenant acte de l’inaccessibilité d’EL et de l’absence de toute guidance divine, els se tournent vers le dernier primordieu survivant afin d’arbitrer leurs conflits et de restaurer un semblant d’ordre. Cet appel marque la première étape d’une réorganisation à grande échelle, prélude à de nouvelles croisades et à la réémergence d’une autorité centrale dans les Séphiroth.
L’ascension du Grand Architecte (7500)
À la fin de la Seconde Brisure, le Grand Architecte demeure le seul primordieu survivant. Ses propres enfants, Aradim et Padmilia Fitzarch, l’ont enfermé dans le Palais d’Argent de Shemesh, capitale de Tiphéreth, peu avant la sortie d’Atik Yomin et la mort du Porteur de Lumière. Par cet acte, els désobéissent directement à leur père, qui souhaitait combattre jusqu’au bout, afin de préserver sa vie et surtout sa graine.
Cet emprisonnement, bien qu’ordonné dans l’intention de le sauver, devient rapidement une source de tensions politiques. Les différentes branches Fitz exigent des audiences avec le primordieu, mais Aradim et Padmilia refusent de les accorder. La situation évolue lorsque Satanachia Fitzor parvient à prendre le dessus sur els deux geôliers et obtient enfin un accès au Grand Architecte. Ce dernier se révèle profondément instable, ravagé par une colère mêlée à un chagrin intense, conséquence directe de la destruction des Séphiroth et de la perte de ses pairs.
La survie du Grand Architecte en tant que dernier primordieu devient dès lors un enjeu ambigu : certains élohim voient en lui un symbole d’espoir et le considèrent comme leur nouveau souverain, tandis que d’autres doutent de sa capacité à gouverner, compte tenu de son état émotionnel dégradé. Conscient de la gravité de la situation, Sandalphon délègue son fils, Chakra Varti, pour veiller sur le primordieu et tenter d’apaiser ses souffrances.
Dans ce contexte, l’autorité du Grand Architecte est l’objet de débats constants parmi les Fitz en conflit. Toutefois, face aux violences incessantes et à l’effondrement de toute autre structure politique, une majorité finit par reconnaître la nécessité de le désigner comme souverain des Cieux par intérim. Sa légitimité repose moins sur sa force que sur son statut d’ultime primordieu. Dès lors, un processus d’arbitrage s’instaure, amorçant les premières tentatives de réorganisation des Séphiroth et ouvrant la voie à une centralisation du pouvoir autour de Tiphéreth.
La création des archanges (7598)
Lorsque le Grand Architecte est porté au trône des Cieux par les Fitz, ces derniers se rassemblent au Palais d’Argent de Shemesh afin de solliciter les faveurs du nouveau souverain. Mais le primordieu, découvrant l’ampleur de leurs ambitions rivales, se montre sévère : el réprimande violemment les Fitz et dénonce leur opportunisme. Rapidement, el choisit de s’entourer de Satanachia Fitzor et de Gadreel, puis annonce l’organisation d’une sélection des nouveaux souverains des Cieux.
Malgré la dévastation de la Seconde Brisure, le Grand Architecte affirme que le Grand Dessein doit continuer. La priorité absolue demeure l’acheminement des âmes vers EL. En conséquence, la sélection des souverains repose presque exclusivement sur leur capacité à proposer un plan viable pour relancer le cycle des âmes. Sept élohim sont ainsi retenus. Avec Satanachia, Gadreel et le Grand Architecte, els forment le noyau d’une nouvelle assemblée. Majoritairement composée d’anges, cette assemblée détermine la répartition des souverainetés dans les royaumes inférieurs, suivant toujours en premier lieu les impératifs du Grand Dessein..
Afin d’assurer la loyauté des souverains élus, le Grand Architecte leur confère sa bénédiction et les érige en un nouveau chœur : les archanges. Ces derniers, bien que issus des chœurs traditionnels, acquièrent des pouvoirs inédits, inspirés des anges et des principautés. Leur aura subjugatrice force respect, admiration et obéissance, et leur puissance se trouve décuplée. Cette autorité nouvelle leur permet de rétablir progressivement l’ordre dans les royaumes inférieurs, où la reconstruction reprend malgré les incursions croissantes des démons de l’Abysse.
Les archanges-rois, princes et seigneurs se montrent prudents : els contractent de nombreuses unions avec les azohim afin d’assurer leur descendance et garantir la stabilité de leurs dynasties. Leur singularité réside toutefois dans le Genetis Dei, pouvoir mystérieux qui leur permet d’engendrer des élohim de n’importe quel chœur. L’origine de ce don demeure inconnue et est jalousement gardée par la Guilde des Architectes.
Peu à peu, les archanges exigent du Grand Architecte qu’el multiplie les bénédictions au sein de leurs lignées, créant ainsi une nouvelle noblesse ailée fondée non plus sur la parenté avec les primordieux, mais sur l’élévation par l’archangélat. Le peuple, soumis sans distinction de chœur, accepte cette hiérarchie nouvelle. Le Grand Architecte, quant à el, poursuit son objectif : bénir les élohim jugés compétents pour encadrer la reconstruction et rétablir les routes célestes.
Dans ce cadre, la Guilde des Architectes est refondée. Dorénavant dominée par les archanges, elle devient l’organe régulateur suprême, chargé de superviser les activités des souverains et de garantir que le travail des âmes, à Malkouth comme dans l’ensemble des royaumes, se poursuive conformément au Grand Dessein.
Les sept Grands-Archanges
Le Grand Architecte nomme sept archanges-roi pour les sept royaumes inférieurs :
Idiel de Hessed
La domination Idiel accède au rang d’archange-roi de Hessed à la suite de la sélection organisée par le Grand Architecte. Formé dans la Pythia, el met à profit ses dons de divination pour planifier la reconstruction des îles célestes et des routes des âmes. Ses visions et la précision de ses plans convainquent le Grand Architecte el-même de l’élever à la souveraineté.
Une fois installé sur le trône, Idiel fait cependant de la restauration du Ministère sa priorité. El demeure marqué par un traumatisme profond : el fait partie des rares élohim des royaumes inférieurs à avoir aperçu Atik Yomin juste avant sa frappe sur l’Abysse. L’aura terrifiante du partzuf l’a durablement bouleversé. Derrière une façade assurée, Idiel nourrit la conviction qu’un danger plus grand encore se profile. Dans ses divinations, el perçoit l’arrivée de géants destructeurs, voués à anéantir la Création.
Redoutant ce futur, Idiel concentre son attention sur les dominations martiennes, oracles guerriers réputés pour leurs pouvoirs redoutables. El s’entoure de leurs rangs et leur confie la construction de flottes surarmées et de forteresses colossales, capables de rivaliser avec celles de Guebourah. Peu à peu, la paranoïa d’Idiel s’accroît et menace de détourner la reconstruction de Hessed au profit d’une militarisation excessive.
Face à cette dérive, Satanachia Fitzor intervient personnellement pour tenter d’apaiser ses craintes, mais sans succès. Afin d’éviter que la situation ne dégénère, Satanachia sollicite alors l’appui de Gadreel, grand général des Cieux, qui accepte de parrainer officieusement Idiel et son royaume. La présence de ce guerrier de légende stabilise l’autorité d’Idiel, rassure ses armées et permet à Hessed de retrouver progressivement une trajectoire de reconstruction plus équilibrée.
Lemnel de Guebourah
La puissance Lemnel accède au rang d’archange-roi de Guebourah à l’issue de la sélection du Grand Architecte. Dès son intronisation, el fait face à une forte opposition : plusieurs généraux célestes, écartés par le primordieu malgré leur descendance plus directe de l’Ordre des Astres, refusent de reconnaître son autorité. Bien que Lemnel bénéficie de la bénédiction archangélique, ces chefs militaires contestent sa légitimité, estimant leur lignée et leur puissance supérieures.
Contraint de défendre son trône alors qu’el devrait se consacrer à la reconstruction, Lemnel est provoqué dans un jugement par combat, un rituel hérité du Haut-Tikkun et fréquemment utilisé autrefois au sein de la Milice de Guebourah pour arbitrer des conflits de commandement. Les généraux rivaux espèrent ainsi renverser facilement le nouvel archange.
Se sachant menacé, Lemnel sollicite discrètement l’aide de Satanachia Fitzor. Ce dernier emploie ses secrets d’oracle guerrier pour renforcer Lemnel et transformer ses troupes en une armée redoutable, disciplinée au-delà de toute mesure. Devant ce déploiement de puissance, les généraux rebelles finissent par se soumettre.
La reconstruction peut alors débuter dans les terres désolées de Guebourah. Olympus, le sanctuaire de Madim, n’est plus qu’une caldéra fumante après la Seconde Brisure. Dans un geste symbolique, Lemnel, désormais métamorphosé par l’enseignement de Satanachia, entreprend de rebâtir le volcan de ses propres mains. Ce prodige établit définitivement sa suprématie et consacre son autorité sur le royaume martien.
Aradim de Tiphéreth
L’ange Aradim, fils du Grand Architecte, devient archange-roi de Tiphéreth. Au-delà du Palais d’Argent, le royaume n’est plus qu’un champ de ruines : d’immenses épaves dérivent dans l’espace, vestiges des anciens mondes-fleurs qui accueillaient jadis les ruches des Trônes.
Inventeur des Sanctuaires, Aradim met à profit sa connaissance approfondie de l’architecture élohienne pour tenter de rebâtir les mondes d’or et d’argent tels qu’ils existaient durant l’Âge d’or. Toutefois, ses efforts échouent : les structures ne tiennent pas, car Aradim découvre que l’ensemble du royaume dépendait des thaumaturgies des Trônes, désormais disparus.
La reconstruction prend alors une tournure précaire. Les élohim assemblent les ruines au hasard et s’installent dans ces édifices fragiles. Mais cette tentative s’accompagne de phénomènes catastrophiques. Certains élohim se retrouvent soudainement téléportés sur des distances cosmiques en franchissant une simple porte. Plus grave encore, des chorales entières disparaissent dans les plis de l’espace-temps laissés par l’effacement des Trônes, entraînant avec elles les âmes en chemin.
Face à ces anomalies, Aradim convoque des chorales de chérubins pour sécuriser les routes célestes. Mais ceux-ci se montrent impuissants : les distorsions se multiplient de manière incontrôlable, chaque accident en engendrant de nouveaux. Devant le danger croissant, les élohim fuient Tiphéreth en masse, abandonnant le royaume à son instabilité.
Seul demeure Aradim, fidèle à son père dans le Palais d’Argent. Malgré l’échec de sa reconstruction, el poursuit inlassablement ses travaux afin de protéger les âmes en transit, maintenant un maigre filet de continuité entre les Séphiroth et le Grand Dessein.
Sandalphon de Hod
Sandalphon demeure roi de Hod et accepte la bénédiction de l’archangélat. Toutefois, au lieu de se limiter à la gestion de son royaume, el entreprend une quête singulière : retrouver Mercurion, le séraphin qui régnait sur Hod durant le Haut-Tikkun. Après un long périple, Sandalphon parvient à capturer son essence et l’utilise pour engendrer un nouvel éloha, Méta-Mercurion.
Ce fils miraculeux, dont l’être entier est composé de mercure, manie cette substance avec une maîtrise absolue. Ses pouvoirs, qu’el transmet au peuple des vertus, permettent la reconstruction des cités de Hod avec une efficacité inégalée. Sous leur impulsion, le royaume se relève plus vite et plus harmonieusement que n’importe quel autre.
Parallèlement, Sandalphon se consacre à l’organisation de la logistique des royaumes inférieurs. L’absence des Trônes, qui jadis assuraient la surveillance et la coordination des flux, contraint les vertus à inventer de nouveaux systèmes de suivi pour les activités commerciales et l’approvisionnement. La Chapelle, refondée à cette occasion, se dédie entièrement à cette tâche. Elle établit des offices dans tous les royaumes inférieurs, comme au temps de sa grandeur.
Les archanges, bien que parfois irrités par ce qu’ils perçoivent comme une ingérence, n’ont d’autre choix que d’accepter cette présence omniprésente. Car sans les vertus et leurs méthodes, la reconstruction des royaumes et la continuité du Grand Dessein seraient impossibles.
Guiel de Netzach
La principauté Guiel accède au rang d’archange-roi de Netzach. Peu après son intronisation, el doit affronter la fureur de l’océan qui recouvre le royaume. Les tempêtes s’y multiplient sans relâche, rendant les terres inhabitables et les routes impraticables. Face à ces conditions extrêmes, les cités de Netzach sont reconstruites dans les airs, portées par des structures suspendues à d’immenses toiles qui voyagent au gré des vents.
La gouvernance de telles cités se révèle particulièrement complexe, notamment pour maintenir une coordination efficace dans le cadre du Grand Dessein. Les sujets de Guiel, constamment dispersés, peinent à agir d’une seule voix. Pour préserver l’unité de son peuple, l’archange se met en quête d’élohim capables de maîtriser le vent. El fonde un ordre de chérubins navigateurs, formés pour orienter activement les cités flottantes. Bien qu’ils ne puissent pas dominer totalement les éléments, ils apprennent à infléchir les courants aériens et parviennent à réduire l’emprise du hasard sur la trajectoire des cités.
Cependant, les caprices des éléments favorisent une gouvernance éclatée. La politique de Netzach se décentralise, chaque cité développant ses propres pratiques. Guiel, pour maintenir la cohésion, parcourt inlassablement son royaume, voyageant de cité en cité. Ses pouvoirs d’archange, combinés à son aura de principauté, subjuguent les foules, qui en viennent à l’adorer comme un prophète.
Guiel refuse cependant toute assimilation à une divinité et rappelle sans cesse la suprématie d’EL. Mais pour les élohim de Netzach, ballotés par des vents imprévisibles et menacés par la nature hostile de leur royaume, l’archange-roi incarne un guide providentiel, un phare spirituel dans leur lutte infinie contre les éléments.
Nitel de Yesod
L’ange Nitel est élevé au rang d’archange-roi de Yesod à l’issue de la sélection du Grand Architecte. Mais le royaume est plongé dans un état de désordre profond : la Seconde Brisure a détruit toutes ses structures, libérant des visions incontrôlées, tant sublimes que cauchemardesques.
Les élohim de Yesod se trouvent désormais captivés par ces phénomènes : des aurores multicolores embrasant des mondes entiers, des chants envoûtants capables de susciter des torrents de joie ou de désespoir, des silhouettes mouvantes, parfois familières, semblant surgir des profondeurs du temps pour danser ou s’évanouir dans l’espace. Mais à côté de ces merveilles se déchaînent des visions démoniaques : des hordes d’ombres surgissent, terrifiant les foules et déclenchant des paniques incontrôlables, bien que le danger ne soit qu’illusoire.
De telles manifestations ont toujours existé à Yesod, mais elles affectaient autrefois uniquement les âmes, participant à leur élévation spirituelle. Désormais, elles envahissent la perception des élohim eux-mêmes, perturbant la vie quotidienne et entravant les travaux nécessaires au Grand Dessein.
Déterminé à restaurer l’ordre, Nitel consulte le Grand Architecte, qui lui révèle l’existence du Palais Miroir, centre à partir duquel le primordieu contrôlait jadis l’équilibre du royaume. Guidé par ses instructions, Nitel entreprend un long voyage pour retrouver ce lieu oublié.
Décidant de réinvestir le palais, el mobilise des armées d’anges éveillés, capables de résister aux visions les plus troublantes. Une lutte prolongée s’engage alors pour affronter les périls du Palais Miroir et reprendre le contrôle des illusions de Yesod. De l’issue de ce combat dépend la survie même du royaume et la stabilité de ses routes d’âmes.
Siriniel de Malkouth
L’ange Sirinel est élevé au rang d’archange-roi de Malkouth. Dès son arrivée dans le royaume, el s’emploie à refonder les mondes-nids et à réunifier les mondes-fertiles sous une autorité centralisée. Mais l’ampleur de l’entreprise dépasse rapidement ses moyens : dépourvu de flottes suffisantes et des ressources nécessaires, Sirinel ne peut explorer l’immensité du cosmos. La grande majorité des mondes-fertiles demeure ainsi hors de portée, et beaucoup d’élohim en viennent à douter même de leur existence persistante.
Confronté à cette impasse, Sirinel oriente son attention vers les Perpétu’ailes, Fitz de légende qui régnèrent jadis sur Malkouth. El rassemble tous les fragments de savoir disponibles à leur sujet et entreprend une série de rituels destinés à les invoquer. Des premiers résultats encourageants semblent confirmer la possibilité d’un contact, nourrissant l’obsession croissante de l’archange.
Peu à peu, Sirinel se détourne de ses responsabilités politiques et se consacre à l’ésotérisme des dieux anciens, persuadé que la résurgence des Perpétu’ailes permettra de restaurer la gloire perdue de Malkouth. Cette dérive entraîne une dispersion des élohim du royaume : livrés à eux-mêmes, els suivent d’innombrables autres archanges en quête d’âmes à cultiver, fragmentant encore davantage le royaume déjà affaibli.
La réunification des royaumes (8775)
En 8775, les partzufim des royaumes supérieurs décident de traverser l’Abysse de leur propre initiative afin de réunifier les deux parties séparées de la Création. Leur arrivée soudaine provoque une vague de panique parmi les élohim des royaumes inférieurs, déjà fragilisés par des siècles de reconstruction. La venue subséquente des ophanim accentue encore cette inquiétude.
Les archanges sont mobilisés pour rétablir la confiance et préserver l’ordre. Grâce à leur aura de subjugation, els parviennent à calmer la plupart des foules. Toutefois, l’archange Idiel de Hessed, voyant dans ces événements l’accomplissement de ses propres prophéties, échoue à contenir les troubles. Ses visions apocalyptiques alimentent au contraire le chaos et provoquent des heurts catastrophiques dans son royaume. Cet échec entraîne sa destitution : Idiel perd officiellement son statut d’archange.
Au fil des décennies suivantes, la situation se stabilise. Les communications entre royaumes supérieurs et inférieurs s’établissent progressivement, rétablissant une forme de continuité politique et culturelle. Mais cette réunification engendre de nouvelles tensions : l’autorité spirituelle des séraphins entre en conflit avec l’autorité étatique des archanges.
Les archanges accusent les séraphins de fanatisme, tandis que les séraphins dénoncent l’idolâtrie qui entoure l’archangélat. Les débats deviennent vifs et menacent d’éclater en conflit ouvert. Finalement, la diplomatie prévaut. Un compromis est trouvé : les archanges acceptent que la religion séraphique se répande dans les royaumes inférieurs, tandis que les autorités des royaumes supérieurs reconnaissent la primauté de la Guilde des Architectes et de l’archangélat dans la gouvernance générale de la Création.
La Croisade du Primogène (9000)
En 9000, Sandalphon le Primogène lance sa grande Croisade à Malkouth, avec pour objectif de retrouver les mondes perdus lors de la Seconde Brisure. Les archanges participent activement à ce projet en tant que figures d’autorité : els mandatent les flottes expéditionnaires et, parfois, embarquent eux-mêmes à bord pour superviser les missions.
Les expéditions permettent de redécouvrir de nombreux mondes fertiles, réintégrés au Grand Dessein. Rapidement, de nouveaux archanges sont élevés afin de prendre en charge ces territoires retrouvés. Le chœur archangélique s’impose alors pleinement au sein de la première hiérarchie, supervisant directement la culture des âmes et consolidant son rôle politique.
Cependant, les flottes rencontrent aussi des civilisations élohiennes isolées, restées coupées du reste de la Création depuis des millénaires. Le choc culturel est considérable : la Guilde des Architectes cherche à imposer son autorité, souvent contre la volonté de ces communautés autonomes. Dans bien des cas, des archanges parachutés se voient attribuer la gouvernance de mondes qui n’avaient manifesté aucun désir de leur présence. Ces tensions révèlent les limites de l’expansion archangélique, marquée par des heurts et des résistances locales, malgré l’élan unificateur de la Croisade.
Les archanges au cycle 14000
Au cycle 14000, les archanges demeurent les souverains incontestés de tous les domaines de la Création. Héritiers de la bénédiction du Grand Architecte et du pouvoir du Genetis Dei, els imposent leur autorité à l’ensemble des chœurs, prélevant dans chaque catégorie d’élohim les individus les plus brillants ou les plus influents pour les élever au rang de nouveaux seigneurs. Par ce mécanisme, l’archangélat conserve sa légitimité dynastique et son rôle central dans la hiérarchie céleste.
Cependant, derrière cette façade d’ordre et de continuité, une fracture sociale grandit. Dans les royaumes inférieurs, le peupl’aile gronde contre ses élites. Les archanges, retranchés dans leurs sanctuaires fortifiés, apparaissent de plus en plus déconnectés des réalités quotidiennes. Là où les premiers archanges n’hésitaient pas à partager le destin de leurs sujets dans les guerres contre l’Abysse, leurs descendants se montrent réticents à risquer leurs vies, soucieux avant tout de préserver leurs graines et d’assurer la pérennité de leurs lignées.
Les Grands Archanges, héros de la reconstruction et des Croisades, sont depuis longtemps tombés au combat ou disparus. Leurs successeurs ne manifestent pas la même ardeur ni la même abnégation. Els délèguent les batailles aux milices et aux puissances, laissant le peupl’aile s’exposer en première ligne contre les hordes démoniaques ou titanesques. Cette attitude nourrit un sentiment d’injustice et de trahison, renforcé par l’opulence et l’isolement des dynasties archangéliques.
Ainsi, une crise de confiance s’installe : alors que l’archangélat continue de régner en théorie sur toute la Création, son autorité repose de plus en plus sur la subjugation et l’appareil administratif de la Guilde des Architectes, plutôt que sur l’adhésion sincère des foules. L’écart entre les élites et le peuple s’élargit, annonçant de possibles bouleversements dans l’équilibre des royaumes.