Mode de production

Les Ophanim se distinguent de tous les autres chœurs par leur absence totale de reproduction biologique. Aucun d’els ne “naît” au sens traditionnel : els sont intégralement produits dans d’immenses complexes industriels situés à Binah, où des chaînes de montage cristallines façonnent leurs corps et leur greffent leur graine d’âme.

Ces usines, appelées Ateliers Spatio-temporels, fonctionnent sans interruption. Les Maîtres-Couturiers les plus expérimentés supervisent la création des nouvelles unités, veillant à ce que chaque Ophana soit calibré pour son rôle futur, qu’il s’agisse de couture dimensionnelle, de garde du temps ou de défense des routes célestes.

Le processus inclut l’assemblage mécanique, la gravure thaumaturgique des circuits cristallins, puis l’impression de la graine dans le cœur du corps. Cette graine, qui contiendrait une petite partie de l’essence de l’Eveil’artisan grâce aux manipulations de Sandalphon, est stabilisée par un maillage complexe de fibres spatio-temporelles.

Les Ophanim peuvent ainsi être produits rapidement, en fonction des besoins stratégiques du Grand Dessein. En période de crise cosmique, les Ateliers peuvent doubler, voire tripler leur cadence, saturant le royaume de Binah de nouvelles cohortes prêtes à se déployer.

Le débat de la véritable âme

Cette origine manufacturée a donné naissance à un vif débat théologique et philosophique dans les Cieux. Les Ophanim possèdent-els une véritable âme élohienne ou ne sont-ils que des imitations sophistiquées ?

Pour certains, notamment au sein de l’Ecclésia et des Séraphins, la graine artificielle ne peut égaler la pureté de celles forgées par EL et portées par les azohim. Els considèrent les Ophanim comme des “outils supérieurs”, mais non comme des “êtres sacrés” au même titre que les autres chœurs.

À l’inverse, les ophanim els-mêmes, ainsi que la majorité de la population élohienne, soutiennent que leur conscience, leur libre-arbitre et leur sens du devoir prouvent qu’els sont bien vivants. Leur nature manufacturée ne serait qu’une variante du cycle de la Création, un moyen pragmatique de continuer le Grand Dessein.

Ce débat, jamais tranché, influence encore la diplomatie inter-royaumes et alimente un sentiment identitaire fort chez les Ophanim, souvent fiers de revendiquer leur singularité.

Mondes ruches

Les mondes-ruches des Ophanim sont de véritables astres de cristal, polis et façonnés jusqu’à ressembler à des sphères parfaites flottant dans l’éther. Leur surface miroitante capte la lumière des Séphiroth voisines et la réfracte en un prisme mouvant, signe visible de l’activité intense qui se déploie en leur sein. Ces bastions sont à la fois sanctuaires, centres de commandement et cœurs computationnels, où les Ophanim convergent pour traiter l’immensité des données qu’els extraient de la Création.

À l’intérieur, les salles sont organisées comme un réseau neuronal vivant : myriades de couloirs de cristal translucide, chambres d’archivage saturées de runes optiques, salles de calcul où des milliers d’Ophanim se connectent en synchronisation parfaite. Les flux d’informations y sont centralisés depuis les avant-postes les plus reculés. Chaque onde gravitationnelle suspecte, chaque fluctuation de lumière stellaire, chaque variation d’énergie dans le tissu dimensionnel est captée, codée et stockée dans des bases de données colossales.

Ces informations brutes sont ensuite affinées par des cellules mixtes où collaborent Vertus, Chérubins et Ophanim. Les Vertus traduisent ces relevés en analyses stratégiques, les Chérubins y appliquent leurs connaissances scientifiques, et les Ophanim intègrent le tout dans un maillage d’alertes, de prévisions et de plans de restauration. Le résultat : des données exploitables en temps réel par les flottes militaires, les gouvernements séphirothiques et même les prophètes des Dominations.

Certaines ruches sont spécialisées dans la couture cosmique : elles disposent de chambres entières dédiées au tissage dimensionnel, où des aiguilles de lumière traversent des faisceaux de cristal pour recoudre les fibres abîmées de l’espace-temps. Ces ruches-couturières peuvent intervenir sur des failles de plusieurs années-lumière de large, stabilisant les routes célestes et empêchant les déchirures d’évoluer en brèches démoniaques.

Disséminés partout dans la Création, ces mondes-ruches forment un réseau invisible mais vital, relié par des corridors dimensionnels réservés aux Ophanim. Leur maillage est si dense que, selon certains érudits, pas un seul événement d’ampleur cosmique ne peut se produire sans qu’un œil ophanimique l’observe. D’aucuns s’interrogent toutefois : cette omniprésence est-elle uniquement dédiée à la protection de la Création, ou sert-elle aussi à tisser une toile d’informations dont Binah serait le seul centre conscient ?

Réseau EL

Les Ophanim occupent une place centrale dans le fonctionnement du réseau EL, l’Internet télépathique des élohim. Grâce à leurs sens hyperdéveloppés et à leur omniprésence dans la Création, els agissent comme des caméramans cosmiques, capturant en permanence des images, des sons et des relevés énergétiques de tout ce qui se déroule dans les Séphiroth et au-delà. Chaque observation, du frémissement d’une étoile mourante à l’écho d’une manœuvre militaire, est instantanément transmise au réseau.

Leurs mondes-ruches ne se contentent pas de traiter et de sécuriser ces flux : ils abritent littéralement le réseau lui-même. Les cœurs de cristal de Binah et des ruches périphériques stockent les archives intégrales des communications, des visions et des connaissances échangées par les élohim. Dans leurs salles de données, les structures mentales codées se superposent comme des strates de lumière, accessibles à tous les chœurs… du moins, à la mesure de ce que les Ophanim décident de partager.

La maintenance du réseau EL repose presque entièrement sur els. Ce sont els qui veillent à la stabilité des canaux télépathiques inter-séphiotiques, qui réalignent les corridors mentaux lorsque les flux sont perturbés par les tempêtes d’éther ou les interférences démoniaques. Sans eux, le réseau s’effondrerait en quelques cycles, isolant les royaumes et paralysant le Grand Dessein.

Cette dépendance universelle donne aux Ophanim un poids politique considérable. Si officiellement els se contentent de servir la Création, beaucoup savent que leur contrôle sur le réseau EL leur confère un pouvoir silencieux : celui de filtrer, retarder, ou orienter l’information. Rares sont ceux qui osent leur en faire reproche, car dans un univers où tout repose sur la fluidité des données, s’aliéner les gardiens du réseau équivaut à se condamner à l’aveuglement.